« Oui, le champ de l’action, c’est ce champ de la prise de conscience. Il touche des personnes en situation de responsabilité, donc de pouvoir, il vient les toucher dans leur propre leadership. On n’est pas un leader. « Être », je trouve que c’est une usurpation. Mais il y a des moments où, au sein du pouvoir, se glisse le leadership. On détient le pouvoir, mais on ne détient pas le leadership. Le leadership, c’est une capacité à être suffisamment connecté pour générer l’action collective, par l’éveil de conscience à conscience. Il s’enracine dans la cohérence et la nourrit. D’autres que moi, en situation de pouvoir dans les grandes entreprises, ont exercé leur leadership pour ouvrir la voie, trouver le passage vers de nouveaux modèles d’économie. Et ils y sont parvenus, parfois avant de tomber, parce que le vieux monde ne veut pas que ces voies s’ouvrent, et qu’il coupe la corde d’assurage. Mais la voie est là, elle est évidente. Elle terrorise ceux qui ont trop à perdre – de gloire, de pouvoir, d’argent – à ce qu’elle débouche, et pourtant chaque nouvelle longueur ouverte facilite la tâche de celles et ceux qui s’y engagent. Je suis bluffé par le niveau de conscience des jeunes qui sont en situation de management. Or nous tous, nous avons tous, nous pionniers, à notre tour suivi les indications, les traces, les bouts d’un itinéraire ouvert par d’autres avant nous. Notre rôle à nous, c’est d’autoriser les pionniers de demain à remettre en cause nos convictions, nos pratiques, la façon dont nous dirigeons nos entreprises. Notre rôle, c’est de poursuivre l’ouverture, en changeant de corde quand elle a été coupée. En repartant, avec d’autres, par là ou par ailleurs. Nous avons dix ans devant nous, qui engage l’avenir, tous ensemble. »
Voilà l’un des extraits [en p.81 et 82] du livre d’Emmanuel Faber qui a particulièrement résonné pour Charlotte Duprez, co-fondatrice du Cycle des Pionniers. « Ce passage fait sens pour le Cycle des Pionniers ! J’ai bien sûr remarqué la similarité avec la signature de notre entité ‘Les pionniers et les pionnières aspirent à vivre ce qui les motivent intimement et osent ouvrir de nouvelles voies’. Et au-delà de ce clin d’œil, je confirme que nous nous inscrivons dans cette lignée, celle de la coopération. Car nous ne pouvons relever les défis actuels qu’ensemble ! »
Charlotte a eu beaucoup de plaisir à lire l’intégralité de son témoignage ‘Ouvrir une voie’ paru en janvier 2022. Le patron activiste y partage ses engagements personnels et sa passion pour l’escalade. En soulignant son rapport à la nature, il perçoit combien sa « verticalité » façonne son rapport au monde. Tout en partageant son expérience hors du commun de dirigeant d’entreprise, il livre sa vision des enjeux d'aujourd'hui et demain.
Son éthique, ses valeurs, l’altitude en montagne inspirent ce livre : il donne confiance et espoir puisqu’il s’agit de « refaire alliance avec le Vivant ».
Bonne lecture !
