Quand je considère ce que j’ai vécu depuis deux semaines, quand je prends en compte les confidences de ceux et celles que j’accompagne à distance (dirigeants ou équipes, amis-es ou soignants qui sont « en première ligne »), je fais plusieurs constats.
La première semaine, marquée par les annonces officielles, a obligé chacun-e à réorganiser sa vie, à conjuguer vie personnelle et vie professionnelle parfois en un même espace. Chacun-e, moi y compris, a essayé de trouver un nouvel équilibre, croyant peut-être qu’il serait passager.
La deuxième semaine, peut-être avez-vous constaté aussi, combien le nombre de réunions en visioconférence encombrait votre espace. Cela interrogeait la pertinence de cette multitude d’échanges souvent en décalage avec le contexte extérieur et sa durée incertaine.
Nous entrons dans une troisième semaine qui nous invite d’une part à nous rapprocher de l’essentiel, de l’important plutôt que de l’urgent ; d’autre part à articuler le temps court et le temps long. Et c’est précisément cela que je vous propose de questionner.

Choisissez un carnet et commencez à écrire ce voyage intérieur
Au début du Parcours des Pionniers Leaders Coopératifs, les formateurs et formatrices offrons aux participants-es un cahier qui va devenir leur confident ou leur journal de bord. Chacun-e y note, au fil du temps, son chemin intérieur et ses prises de conscience.
Choisissez ce cahier et...
C’est ici et maintenant ce je vous invite à faire : choisissez ce cahier et commencez à écrire.
- Au regard de ces dernières semaines, qu’est ce qui a changé dans votre posture de leader* ou d’accompagnement « d’équipe » ? Qu’est-ce que vous pouvez célébrer ? Qu’est ce vous aimeriez faire évoluer ? Est-ce qu’il y a des pratiques qui vous paraissent périmées ou dépassées ?
- A quoi aspirez-vous ?
- Trouvez-vous assez de recul pour vous poser et vivre comme une opportunité cette distanciation sociale qui invite à plus d’intériorité ou d’intimité avec vous-même ?
C’est de cet espace-là, en interrogeant nos postures personnelles et professionnelles que nous trouverons les ressorts des transformations durables nécessaires au changement de société qui s’impose, chacun-e à notre mesure, dans notre contexte.
Je fais ce chemin avec vous et ce travail intérieur tombe à point.
Je vis cette parenthèse comme une occasion de me ré-interroger. Pour tout vous avouer, j’avais annoncé début mars que « je diminuerai mes activités et prendrai du recul pendant 6 semaines de fin avril à début juin » tant je sentais en moi l’importance de me retirer de mon monde et rythme habituel, tant je sentais ce besoin vital de prendre soin d’un nouvel appel qui m’invite à jouer ma partition autrement ou sur une autre octave…
Merci la Vie
Alors oui, je remercie la Vie de me permettre de ne pas attendre ce calendrier qui respectait des engagements devenus caduques : les animations sont reportées. Et je joue avec vous en parallèle, à l’écoute du vivant en moi, de ce à quoi mon âme aspire : quelles nouvelles formes sont à privilégier (et ce dont je parle est bien au-delà des évolutions technologiques facilitant les partages à distance).
C’est ainsi que j’entre avec vous en intimité, en intériorité pour
- accueillir et traverser nos peurs et nos deuils,
- révéler notre puissance et trouver des voies de passage pacifiques,
- restaurer une alliance avec le Vivant et les vivants…
Voilà le voyage que je vous propose aujourd’hui au nom de notre équipe du Cycle des Pionniers. Je me réjouis de cet « advenir » et je vous souhaite le meilleur possible à vivre et à rêver !
Texte de Charlotte Duprez, 1er avril 2020
* « Nous sommes tous des leaders en puissance parce que nous partageons tous la même humanité : si nous nous réveillons à nous-mêmes, nous partageons le même besoin de complétude (être pleinement nous-même) et d’accomplissement (trouver un sens à notre existence). Et ces besoins sont les plus puissants des moteurs : lorsque nous nous branchons sur notre moi authentique et nos aspirations profondes, nous connectons une envie et une énergie considérables pour mener des projets qui font sens pour nous. Peu importe que ces projets soient à petite ou grande échelle, qu’ils nous amènent à encadrer ou pas des équipes, nous devenons par notre comportement et nos actes, source d’autorité et d’inspiration pour les autres. » Romain Christofini